Google restreint l’accès à 13 importants sites web socialistes, progressistes et antiguerre
Le nouveau protocole de recherche de Google restreint l’accès à 13 importants sites web socialistes, progressistes et antiguerre
Par Andre Damon et David North
3 août 2017
http://www.wsws.org/fr/articles/2017/aou2017/pers-a03.shtml
De nouvelles données compilées par le World Socialist Web Site, avec l’aide d’autres sites de nouvelles en ligne et d’experts en technologie de recherche, prouvent qu’une perte massive de lecteurs observée par les sites socialistes, antiguerre et progressistes au cours des trois derniers mois a été causée par une diminution cumulative de 45 % du trafic provenant des recherches Google.
Cette baisse a été observée après que des modifications ont été apportées aux protocoles d’évaluation de recherche de Google. Dans un communiqué publié le 25 avril, Ben Gomes, vice-président de l’ingénierie de l’entreprise, a déclaré que la mise à jour du moteur de recherche Google bloquerait l’accès à des sites «offensants» tout en s’efforçant de faire ressortir le «contenu faisant autorité».
Le World Socialist Web Site a obtenu des données statistiques estimant le déclin du trafic généré par les recherches Google pour 13 sites ayant un lectorat important:
* wsws.org est tombé de 67%
* alternet.org a diminué de 63%
* globalresearch.ca a chuté de 62%
* consortiumnews.com a chuté de 47%
* socialistworker.org a diminué de 47%
* mediamatters.org a diminué de 42%
* commondreams.org a diminué de 37%
* internationalviewpoint.org est tombé de 36%
* democracynow.org a diminué de 36%
* wikileaks.org a chuté de 30%
* truth-out.org a diminué de 25%
* counterpunch.org a diminué de 21%
* theintercept.com a chuté de 19%
Sur les 13 sites web figurant sur la liste, le World Socialist Web Site a été le plus touché. Le trafic provenant des recherches Google a diminué de deux tiers.
Ces nouvelles statistiques démontrent que le WSWS est une cible centrale de la campagne de censure de Google. Au cours des douze mois précédant la mise en œuvre des nouveaux protocoles Google, le WSWS a connu une augmentation substantielle du nombre de lecteurs. Une partie importante de cette augmentation était le produit des résultats de recherche Google. L’augmentation rapide du trafic de recherche reflète la croissance bien documentée de l’intérêt populaire pour la politique socialiste en 2016. Le taux de croissance s’est accéléré après les élections de novembre, qui avaient entraîné de grandes protestations contre l’élection de Trump.
Le trafic de recherche vers le WSWS a atteint son sommet en avril 2017, précisément au moment où Google a commencé à mettre en place ses protocoles de censure.
Un autre site touché par les actions de Google a fourni des informations qui confirment les résultats du WSWS.
«Fin mai, les modifications apportées à l’algorithme de Google ont eu une incidence négative sur le volume de trafic vers le site web Common Dreams provenant de recherches Google organiques», a déclaré Aaron Kaufman, directeur du développement au site d’actualités progressiste Common Dreams. «Depuis mai, le trafic de Google Search en pourcentage du trafic total vers le site Common Dreams a diminué de près de 50%.»
L’ampleur et l’impact des actions de Google prouvent qu’une combinaison de techniques est utilisée pour bloquer l’accès aux sites ciblés. Parmi celles-ci, on note le signalement direct et la réduction du classement du WSWS et des 12 autres sites énumérés ci-dessus par les évaluateurs Google. Ces sites reçoivent une cote négative qui garantit que leurs articles seront soit rétrogradés, soit entièrement évités. En outre, la nouvelle technologie de programmation enseigne aux ordinateurs à penser comme les évaluateurs, c’est-à-dire à imiter leurs préférences et leurs préjugés.
Enfin, la précision de cette opération suggère fortement qu’il existe une gamme supplémentaire de techniques d’exclusion impliquant la sélection de termes, de mots, de phrases et de sujets associés aux sites socialistes et de gauche.
Cela expliquerait pourquoi le World Socialist Web Site, qui met l’accent sur des questions telles que la guerre, la géopolitique, les inégalités sociales et les luttes ouvrières, a subi une chute aussi spectaculaire des recherches générées par Google sur ces mêmes sujets. Nous avons vu que les termes et les phrases mêmes qui, dans des circonstances normales, seraient les plus susceptibles de générer le plus de visites – tels que «socialisme», «marxisme» et «trotskysme» – produisent les pires résultats.
Il s’agit d’un processus continu où l’on peut s’attendre à ce que les évaluateurs Google ajoutent continuellement des termes suspects pour rendre leur algorithme de plus en plus précis et finalement éliminer le trafic vers le WSWS et d’autres sites ciblés.
L’information qui a été recueillie et publiée par le WSWS au cours de la dernière semaine révèle que Google est au centre d’un complot de la grande entreprise et de l’État pour réduire considérablement les droits démocratiques. L’attaque contre la liberté d’expression et l’accès à l’information sans censure visent à paralyser l’opposition populaire aux inégalités sociales, à la guerre et à l’autoritarisme.
Le rôle central et sinistre de Google dans ce processus démontre que la liberté de parole et de pensée est incompatible avec le contrôle capitaliste d’Internet.
En continuant d’exposer l’assaut de Google sur les droits démocratiques, nous exigeons que le géant informatique arrête et révoque immédiatement et totalement son programme de censure.
Il est essentiel qu’une campagne coordonnée soit organisée aux États-Unis et internationalement contre la censure de Google de l’Internet. Nous avons l’intention de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour développer une contre-offensive à cette tentative d’étouffer la liberté de parole et de pensée.
La lutte contre la censure imposée sur Internet par la grande entreprise et l’État est essentielle à la défense des droits démocratiques, et il doit y avoir une large collaboration entre les sites socialistes, de gauche et progressistes pour alerter le public et la classe ouvrière dans son ensemble.
(Article paru en anglais le 2 août 2017)