Un mythe moyenâgeux
Le texte ci-bas se trouve dans le livre “Le mythe du 11. septembre – à la recherche de la vérité” (en version originale, allemande: Mythos 9/11 – Der Wahrheit auf der Spur) par Gerhard Wisneswki. Ce livre n’existe qu’en version originale en allemand. Néanmoins, avec la permission de l’auteur, nous présentons ici un chapitre important, traduit de l’allemand, de ce livre excellent. Le livre, qui se base sur des centaines de documents fiables et vérifiables, démonte le mythe officiel sur les évènements du 11. septembre et propose à la société internationale un défi majeurur.
Un mythe moyenâgeux
Par Gerhard Wisneswki
Les attentats du 11 septembre 2001, contrairement à ce qu’on nous en a dit, ne constituent pas un événement historique, mais un mythe et, dans un tel cas, les contradictions sont sans importance. Depuis des temps immémoriaux le propre des mythes est de produire un effet et une fascination maximaux à partir d’un minimum de faits.
La question qui se pose est donc : comment se fait-il que l’homme, après plus de deux cents ans d’explications par la science et vivant dans la « société de l’information », y soit encore vulnérable ?
Pour créer un mythe, il suffit, à vrai dire, de peu, par exemple de quelques événements qui engendrent plus ou moins la confusion (un avion qui s’abîme, un cratère dans le sol, une explosion au Pentagone) et qui n’ont que peu ou prou à faire avec le mythe tel qu’il se présentera sous sa forme finale. Nulle part la naissance d’un mythe n’est plus excellemment décrite que dans Wag the dog, un film de Barry Levinson. Dans cette satire de la vie politique américaine, quelques géniaux stratèges des relations publiques préparent efficacement la population à l’aide de quelques interventions bien choisies faites dans le paysage publicitaire et simulent dans ce cadre une guerre entreprise par les États-Unis contre l’Albanie : le vol d’un bombardier inexistant vers ce pays, les images mises en scène d’une jeune fille s’enfuyant devant des terroristes albanais ainsi que des quelques autres éléments théâtraux peu palpitants sont le canevas d’une grande guerre contre un ennemi terroriste.
Face au chaos, le cerveau façonne presque automatiquement un mythe. Le 11 septembre 2001, les États-Unis n’ont pas été attaqués par des terroristes enragés, mais ont été « affligés» par une succession d’événements chaotiques et inexplicables, à savoir l’impact de deux avions sur les tours du World Trade Center, une explosion près de Shanksville (Pennsylvanie) et une explosion au Pentagone (Washington D.C.).
À ces faits bruts qui, d’un avis non influencé (pour autant qu’on puisse parler ainsi d’images télévisées), sont a priori dépourvus de sens en soi, en ont été rajoutés d’autres issus de rumeurs (entraînement au pilotage et embarquement supposé d’Arabes à bord d’avions de lignes intérieures, documents révélateurs prétendument trouvés, etc.). Ces éléments servent seulement de mortier pour souder ensemble les pièces sur lesquelles repose le mythe. Ils étaient nécessaires pour, en quelque sorte, faire rimer l’ensemble.
L’attaque des États-Unis par des terroristes arabes n’est pas née du plan de quelconques terroristes perfides, ni même de la manière dont les événements du 11 septembre 2001 se sont déroulés, mais d’une interprétation de ces événements chaotiques, interprétation que rien dans la logique qu’ils sous-tendent ne vient étayer. Alors que l’embarquement de quelques Arabes à Portland (Maine) est sans rapport avec le décollage à Boston (Massachusetts) d’un avion supposément ravi, des liens de causalité ont été fabriqués entre ces événements.
Ces prétendus liens constituèrent l’agglomérant décisif du mythe du 11 septembre. Par exemple, après que les ravisseurs aient acquis une formation de pilote, ils montent dans un appareil à Portland pour se rendre à Boston afin de monter à bord de la machine de mort. Le cerveau relie ainsi de lignes les points noirs isolés.
Entre temps cette présentation des choses est devenue aussi répandue qu’elle est absurde. Comme dans mon livre Operation 9/11, dans le documentaire Aktenzeichen 11/9 ungelöst (que j’ai tourné en collaboration avecWilly Brunner), mais aussi, comme on l’a vu, dans les ouvrages de nombreux collègues, rien ne montre que les éléments isolés du mythe du 11 septembre puissent être mis en rapport et agencés de cette manière. Tout au contraire, de nombreux éléments semblent contredire de manière criante cette logique. C’est ainsi que des pilotes formés à la hâte sur de petits avions se mettent au commandes d’appareils de transport de passagers au pilotage complexe et terminent leur approche au prix de leur vie, que le meilleur système de défense aérienne de la planète laisse quatre gros avions de ligne sillonner à leur guise son espace aérien sur une durée qui a pu atteindre une heure, que deux de ces avions (explosions du Pentagone et de Pennsylvanie) se dissolvent dans les airs, que les deux autres ne laissent ni boîte noire ni enregistrement vocal, probablement pas non plus de cadavres (World Trade Center), qu’en première mondiale s’effondrent très exactement sur elles-mêmes deux constructions métalliques des plus robustes après un feu couvrant d’un peu plus d’une heure, et cela, bien que ces tours aient été calculées en vue de l’éventualité qu’un avion les percute.
Le mythe du 11 septembre se déroule sur un plan que nous connaissons de nombreux contes. C’est ainsi qu’après que le loup eut dévoré la grand-mère, il fut possible de lui ouvrir le ventre pour la libérer et qu’elle continua à vivre comme si rien ne s’était produit. De même, Blanche-Neige repose pendant un an en bière, mais, à l’issue de cette période, elle est aussi fraîche et jolie qu’auparavant, et la chevelure de Rapunzel est si solide que non seulement la sorcière, mais encore le prince peuvent s’en servir comme d’une corde pour grimper jusqu’à elle.
La plupart, si ce n’est même tous les éléments du mythe du 11 septembre font aussi bon ménage que l’eau et le feu. Or plus le chaos est parfait, plus contradictoire est la réalité source d’angoisse et plus notre cerveau exige une explication. Ce n’est que dans le plus total chaos que le cerveau est prêt à accepter n’importe quelle histoire — mais vraiment n’importe laquelle ! — du moment qu’elle mette de l’ordre dans toute cette folie. Comme le désordre engendre le désir d’ordre, les contradictions internes des éléments du mythe étaient donc pour ainsi dire impérativement nécessaires. Le cerveau est tout prêt à éclipser les détails, exactement comme il le fait dans le cas des illusions d’optique. L’absence même de cohérence entre des événements extrêmement traumatisants accroît d’autant le besoin pressant qu’il y a à trouver un conteur qui, enfin, donne au public un sens à tout cela, c’est-à-dire l’opium qui lui permettra de retrouver un sommeil paisible. Car de même qu’en face d’un motif chaotique le centre de la vision cherche par tous les moyens à reconstituer une image et qu’il impose au besoin l’image dont il a besoin, le cerveau confronté à des informations chaotiques cherche à toute force une histoire en guise d’explication. Les choses sont encore plus simples lorsqu’on lui en fournit une, car ce qui importe avant tout, c’est d’habiller immédiatement le chaos d’une conception qui permette d’y voir dorénavant l’interprétation souhaitée.
Ce mécanisme s’avère encore plus efficace en état de choc, car alors le cerveau n’en est que plus enclin à faire fi de toute raison. Dans une telle situation d’urgence, il est prêt à se faire une image des choses en s’appuyant sur des données encore plus fragmentaires. Déjà lorsque l’homme de Neandertal entendait la nuit un craquement dans les fourrés, prenaient forme dans sa tête, sur la base de ces faibles perceptions, des images et des suppositions sur ce qui pouvait s’approcher là. Le cerveau fonctionne alors selon un mode d’urgence. « Shock and Awe », cette stratégie cynique du choc et de l’intimidation, avec laquelle le gouvernement américain a engagé la guerre d’Irak, a en réalité déjà été utilisée par les stratèges du 11 septembre. Le but était de produire un traumatisme universel et un désarmement spirituel. Le fait que cette machination mise en scène par des têtes malades règne depuis sur le cerveau des gens, enfants compris, appartient à ce que le 11 septembre a de plus insupportable. En particulier, après un tel choc, faire revenir les esprits d’une telle interprétation fixée est très malaisé et demande la mise en œuvre de toute notre imagination. La chose est encore plus difficile lorsque le cerveau doit voir quelque chose qu’il n’a jamais vu auparavant. C’est ainsi que le cerveau peut facilement s’imaginer que, lors des événements du 11 septembre, il s’est agit du détournement d’avions et d’attentats perpétrés par des terroristes arabes : tout autre point de vue sera ensuite d’emblée repoussé. Sous quelle forme la conspiration d’une élite cachée doit-elle donc se présenter ? Comment cela peut-il fonctionner ? Comment une telle chose peut-elle se produire ? Assez, voyons ! Le cerveau est irrité et inquiet, parce qu’il est dans l’impossibilité littérale de se faire une image.
Ce n’est pas un hasard si, dans les lettres qu’ils m’envoient, presque un lecteur sur deux commence en me disant que mon livre Operation 9/11 lui a causé des nuits entières d’insomnie. La raison en est que ce livre et d’autres rendent inopérant l’opium des fausses explications, sans pour autant apporter au lecteur un équivalent en remplacement. La nouvelle image qu’ils se forment est tout sauf apaisante. Elle n’est pas non plus complète. Ce n’est pas une histoire aussi polie et belle que celle d’Osama et des dix-neuf brigands. Ce n’est pas non plus un scénario aussi bien emballé que l’hollywoodienne explication officielle. Il n’est d’ailleurs pas possible qu’il en aille ainsi, car nous ne présentons pas des théories explicatives inconsistantes, mais traitons de la réalité dans toute sa complexité. L’image fournie est peut-être très laide, mais elle est authentique, ne résultant pas des manipulations de quelque officine d’intoxication.
Une telle présentation inachevée n’est guère réjouissante, mais elle est néanmoins préférable : ce qui, à proprement parler, inquiète dans les livres et les films traitant du 11 septembre est qu’ils donnent du mythe une image crue et nue à laquelle ils le réduisent, et établissent que cela ne mène pas à l’interprétation prétendue. En réalité, il ne s’agit pas de la victoire du Bon sur le Mauvais, mais de la victoire du Mauvais sur le Bon, pour ne pas nous écarter du langage tenu.
Ces livres abolissent le mécanisme de l’apaisement du mythe et lui substituent un mécanisme qui, au contraire, engendre l’inquiétude. Ils ne culbutent pas le 11 septembre, comme Der Spiegel l’a titré le 8 septembre 2003, mais, au contraire, le remettent sur ses pieds.
«Les mythes nous livrent un système clos dans lequel le monde est expliqué et où toute remise en question devient superflue» écrivit Jiré Emine Gözen dans son article sur le 11 Septembre et son mythe : «Le mythe créé une confiance universelle par l’entremise de vérités premières.» Des mythes sont utilisés partout là «où il s’agit de s’adresser au public et de mettre en place une certaine façon de voir les choses.» Des études sur le mythe est ressorti que «le succès des œuvres de fiction s’explique aussi par l’utilisation de mythes et d’images symboliques.»
Le 11 septembre, une œuvre de fiction? De quel genre? Roman de terreur et d’épouvante? Fiction tyrannique? Probablement ce dernier: «Je crois surtout que les dirigeants produisent plus de théorie de conspiration que les gouvernés», déclara récemment Hans-Jürgen Krysmanski, professeur de sociologie à l’université de Münster, dans un entretien avec un journaliste.
Rien n’est plus vrai ! Et seul un mythe peut contribuer au succès d’une œuvre de fiction comme l’attaque des États-Unis par les Arabes. «Le mythe peut être décrit comme un système pré-philosophique et pré-scientifique d’explication du monde. Les mythes sont des contes qui expriment notre quête de la vérité, du sens et de la signification.» Autrement dit : «Les mythes sont un procédé dépassé d’interprétation de la réalité.» Ce n’est qu’avant que l’homme ait appris à appréhender la monde à l’aide de faits et de lois naturelles, qu’il s’est constitué sans vergogne sa réalité sans s’inquiéter à l’idée d’oublier certains détails. La propagation mondiale d’un mythe relègue donc l’humanité dans un passé obscur. Ce n’est pas un hasard si des suspects se voient dépouillés en même temps de leurs droits humains. Ce n’est pas non plus du fait du hasard que les chefs politiques et militaires vont rechercher tout d’un coup des catégories primitives comme le Bien et Mal. En d’autres termes, le mythe du 11 Septembre sonne un nouvel âge économique, militaire et impérial, et avant tout l’âge sombre de l’«anti-explication», un âge dans lequel la raison n’a plus cours et les droits de l’homme se voient piétinés. Ce n’est que dans un tel ordre, qu’un empire totalitaire peut vraiment prospérer.